mercredi 10 février 2010

lundi 8 février 2010

Starmustang Story

Starmustang Story
 
Pourquoi Starmustang, Le Livre ?

Il était nécessaire de rétablir la vérité. Il était nécessaire de rendre justice à Stéphane. Afin que l’on puisse comprendre comment et pourquoi le piège qui l’a perdu s’est organisé, j’ai relaté les épisodes qui me semblent les plus marquants de cette partie de ma vie qui a été associée à mon frère. Quantité de paramètres conduisent à une certitude : l’issue de cette histoire semblait inéluctable. Chacun de ses rouages s’est emboîté parfaitement et en a fait fonctionner la mécanique d’une façon à la fois précise et imparable. Chaque moment de notre vie fut un élément qui conforta et favorisa cette fin stupide. La bêtise dominant son déroulement, il semble que l’absurde et le mal devaient avoir toujours raison. Je sais que Stéphane est parti sans avoir terminé ce pour quoi il était parmi nous. Il avait encore quantité de choses à dire, à faire. La plus importante, peut-être, était de veiller sur sa fille.

Origine du projet

En 1994, j’ai revu Dominique, Stéphane et Nicolas sur scène pour la première fois depuis près de 8 ans. En rentrant chez moi le soir, j’ai écrit cette journée : les 200 km que j’avais faits pour aller à ce concert, l’impression très étrange qui se dégageait de l’événement. L’ambiguïté des rapports entre tous que j’avais pu constater. Cette impression qui aurait pu être agréable, de retrouver mes frères, mais qui finalement ne l’était pas vraiment, car le malaise qui m’avait conduit à me tenir éloigné d’une partie de ma famille était toujours là, palpable, et comme asphyxiant. Mais en même temps, il fallait essayer de comprendre tout en étant conscient que quelque chose de grave était en train de passer. Quelque chose qu’il fallait essayer de découvrir et qui se cachait derrière une montagne de mensonges. Le livre aurait pu commencer par ce chapitre…

Développement du projet

Pour ne pas en être complice et pour que la mémoire de Stéphane soit respectée, j’ai signifié mon désaccord sur la façon dont on exploitait la mort de notre frère dès son enterrement, ensuite, pour la promo de Nicolas (tournée, album etc…). Nous étions en 1999. Par la suite, j’ai travaillé sur le projet d’album solo que Stéphane avait commencé à enregistrer chez moi. On peut dire que tout a été fait pour empêcher l’existence et la publication de cette œuvre posthume qui, en fait, au yeux de Nicolas constituait un simple produit concurrent. Il redoutait visiblement qu’en mourant, Stéphane devienne comme une icône et lui fasse de l’ombre. Il avait, en réalité, et depuis longtemps des perspectives bien différentes en ce qui concerne notre frère : mort ou vivant, il devait rester en arrière plan, et surtout lui servir. Je suis donc devenu pour lui un écueil et partout où j’allais à Paris, je me retrouvais en « terrain miné » (expression que Stéphane aimait utiliser à propos de Nicolas.). Le projet de cet album a du être abandonné quand l’ex épouse de Stéphane, ralliée à la cause de Nicolas, tenta de récupérer nos enregistrements par voie de justice.

Les mois passant, je suis revenu sur mes notes que j’ai commencé à compléter. Je me suis retrouvé avec un manuscrit très basique et je n’ai pas trouvé d’éditeur avec qui je puisse me sentir en confiance. Certains étaient horrifiés par l’histoire. Pour la plupart, ils n’osaient croire ce qu’ils lisaient.

En avril 2008, j’ai appelé Gawsewitch après avoir lu en diagonale un ouvrage que l’on m’avait offert et qu’il avait publié (Les animatueurs). Je n’avais pas de manuscrit terminé à leur envoyer J’ai simplement dit : allez sur internet et tapez mon nom sur google. Vous verrez ce qu’on dit sur moi. 10’ après, j’ai reçu un appel de JC Gawsewitch qui me demandait de passer le voir. Je lui ai dit alors:

« Voilà, c’est simple. Ma mère est issue d’une famille de militaires tendance OAS. Mon père fils d’immigrés russes. Il a fait la résistance dans les M.O.I. pendant la guerre et il vendait l’Humanité rue Mouffetard quand il a rencontré ma mère. Il était ingénieur chimiste, elle était laborantine. Ca a donné Christophe, Nicolas et Stéphane Sirchis, et notre histoire est vraiment spéciale. Elle mérite d’être racontée ».

CENSURE

En cours d’écriture, nous étions en août 1998, des assistantes de l’éditeur m’ont appelé pour me demander des infos sur la bio du groupe Indochine. J’ai répondu que je n’écrivais pas une bio sur le groupe Indochine, mais une bio personnelle en hommage à mon frère Stéphane. Plus tard, recevant les premières parties du manuscrit, on m’a demandé quand, dans le récit, je parlerais d’Indochine…J.C. Gawsewitch lui-même m’appela à plusieurs reprises pour me dire : « Je suis très inquiet, je viens de lire 200 pages et on ne parle toujours pas du groupe Indochine ».

Plus tard, Nicolas Sirkis a envoyé ses avocats exigeant de pouvoir lire le livre avant sa publication. Quelques jours après, ce fut au tour de l’avocat de Lou, la fille de Stéphane qui signifiait qu’un procès serait intenté pour faire interdire l’ouvrage de toute façon. La requête de Nicolas fut refusée. Quand à Lou, détentrice par héritage d'un tiers du nom Indochine, il était évident que sa démarche découlait de ce qu'on a pu lui dire au sujet de son père et à mon sujet.

Ces attaques ont toutefois débouché sur la suppression de 687 phrases dans le manuscrit original. J’ai détecté une réelle inquiétude de la part de l’éditeur. Je pouvais valider ou ne pas valider ces coupes. Je pouvais décider que le livre ne sorte pas dans cette version censurée. J’ai finalement donné mon accord de principe. Je n’ai pas signé le bon à tirer.

La stratégie était évidente. Il a fallut éplucher le texte mot par mot car, en réalité, l’intervention des avocats signifiait : Laissez une seule phrase, un seul mot qui nous permette de faire interdire la publication du livre et nous le faisons.

STARMUSTANG ET LES MEDIAS

Quand le livre est sorti des presses, l’éditeur m’a appelé. Un message était passé : Nicolas Sirkis n’attaquera pas. En effet, le texte censuré laisse planer suffisamment de doutes pour lui permettre de solliciter énergiquement les médias et les monter contre ma démarche. Ces derniers, avec le soutien de journalistes et de rédacteurs en chef s’y sont appliqués afin de dissuader le public de s’intéresser à mon témoignage, et surtout, afin de persuader tout le monde que Starmustang serait une histoire inventée par un esprit perturbé, voir guidé par de la rancœur ou de la jalousie.

Des médias ont donc décidé de mentir au public, à leurs lecteurs, à leurs auditeurs, à leurs téléspectateurs. Parmi ceux-ci, citons : TF1, 50’ Inside, Le Monde, Le Point, le JDD, Ouest-France, Nord Eclair…
Le journaliste du JDD qui m’a interviewé pendant 90 minutes n’a pas retenu une seule de mes phrases, mais a relayé et défendu la cause de Nicolas. Il disposait pourtant d’éléments concrets. Il m’a avoué plus tard avoir subi des pressions de la part de Nicolas, de la maison de disques, puis de son rédacteur en chef. TF1 ont refusé d’interroger des témoins au bénéfice de deux journalistes totalement ignorants de la vérité mais se permettant de prétendre le contraire. Etaient-ils à ma place de 1957 à 1999 ? Fottorino, Président du Directoire du Monde a suffisamment d’éléments concrets à sa disposition pour qu’un sujet journalistique et non pas mensonger soit publié en réponse aux propos à la fois désobligeants et pathétiques de Nicolas Sirkis à l'égard de notre famille que Le Monde a récemment publiés. Ce quotidien affichant une prétendue intégrité persiste à mentir. Fottorino m’écrit, me demandant de déclarer que je n’ai pas incriminé Nicolas Sirkis dans Starmustang.

La façon dont les médias mentent au public me semble une chose très inquiétante. Il s’agit probablement de protéger un appareil commercial. Dans le cas présent cela pourrait ne pas être trop grave. Internet permet aujourd’hui à qui souhaite s’informer sur Starmustang d’avoir accès à des infirmations et témoignages difficilement contestables. Mais qu’en est-il alors des autres sujets ? Doit-on considérer qu’il en est de même pour tout ce qui touche à l’économie, à la santé, à la moralité? Nous avons ici un exemple particulièrement concret et précis permettant d’affirmer que les médias disposent d’informations incontestables. Ces informations leur permettent d’informer objectivement. Ils persistent pourtant à mentir et se livrent à de la désinformation.

En Mai 68, il y eut presque une révolution dont l’un des motifs était la main mise du pouvoir sur l’information. Aujourd’hui, l’information semble être entre les mains du business de bas étages, des maisons de disques, des opérateurs de téléphonie mobile, des chanteurs de variété. Triste décadence. Le quotidien Le Monde défend Nicolas Sirkis, chanteur de variété d'une catégories assez élémentaire

(on m’a parlé d’un groupe Facebook intitulé : « Plutôt fumer du crack que d’aller à un concert d’Indochine »… près de 10 000 adhérents)

et surtout, personnage à la moralité plus que douteuse qui n’a pas hésité à commettre les pires choses que l’on puisse imaginer (à l’encontre de Stéphane, puis en procédant à la récupération de sa fille, détentrice d’1/3 du nom Indochine).

Ecrire un tel ouvrage, au risque d’endosser un rôle ingrat, n’est pas anodin. Si j’ai décidé de le faire, ce n’est pas sans raisons. Plus que jamais, je me félicite d’avoir endossé ce rôle. Aujourd’hui, la version non censurée est disponible. C’est un peu rébarbatif, mais ça marche en consultant le lexique « anti-censure » disponible sur le forum. Il suffit de s’en munir et de replacer les phrases censurées.

Les amis des Stéphane ont témoigné afin d’apporter leur contribution au fond d’archives qui se complète de jour en jour. Vous pouvez en trouver quelques extraits dans la rubrique Starmustang Le Film, en attendant la diffusion du documentaire définitif.

Christophe Sirkis